Kinshasa, 7 juin 2025 – L’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) exprime sa profonde inquiétude et ses réserves face à l’Acte Numéro 006/B/06/025 du 2 juin 2025, pris par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), suspendant à titre conservatoire la médiatisation des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) ainsi que de ses membres sur l’ensemble du territoire national pour une durée de 90 jours.
Dans une déclaration ferme, l’UNPC, autorité d’autorégulation des journalistes professionnels en République démocratique du Congo, s’interroge sur la légalité et la légitimité d’une telle mesure. Elle estime que le champ de compétence que le CSAC s’attribue dans cette affaire dépasse largement ses prérogatives.
Une régulation qui frôle la censure
L’organisation rappelle que toute régulation des médias doit s’inscrire dans une approche philosophique fondée sur le respect de la liberté d’expression et de la presse, consacrée par la Constitution congolaise. Elle souligne également que, pour rester conforme aux principes démocratiques, toute régulation doit se faire a posteriori – c’est-à-dire après diffusion – et non a priori, ce qui reviendrait à instaurer une forme de censure déguisée.
« Les journalistes et les médias ne peuvent s’accommoder de la censure et de l’inquisition qui en résulte », martèle l’UNPC, rappelant que le rôle de la presse est d’être la conscience critique de la société et l’historienne du présent.
L’Union met en garde contre toute tentative d’embrigadement des médias visant à réduire leur liberté d’action et d’analyse. Elle s’interroge sur l’opportunité d’une telle mesure, à un moment où le pays recherche la cohésion nationale dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu à l’Est.
« Pourquoi vouloir faire passer les médias pour des porteurs d’armes et munitions, alors que ce sont des outils de paix et de vérité ? », s’interroge-t-elle avec gravité.
Une exhortation au professionnalisme
En conclusion, l’UNPC appelle le CSAC à faire preuve de discernement pour éviter d’entrainer les médias dans une spirale de tension inutile et dommageable. Elle invite également les journalistes congolais à la retenue, à la sérénité et surtout à plus de professionnalisme dans l’exercice de leur métier, en mettant en avant l’amour de la patrie et la défense de l’intégrité territoriale du pays.
« En ces temps d’agression et d’occupation, les journalistes doivent se montrer exemplaires et responsables », conclut l’Union.
