Un tournant important dans la quête de paix à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a été franchi ce samedi avec la signature, à Doha (Qatar), d’une Déclaration de Principes entre le Gouvernement congolais et le Mouvement rebelle de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC-M23). Cette initiative diplomatique, soutenue par les États-Unis et le Qatar, vise à mettre un terme aux violences prolongées dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Réagissant à cette nouvelle, le Consortium Pamoja kwa Amani, un regroupement d’organisations de la société civile œuvrant pour la paix, la justice et le vivre-ensemble dans les deux provinces, s’est félicité de cette avancée, tout en appelant à la prudence et à la rigueur dans la mise en œuvre des engagements pris.
« Les communautés locales, premières victimes de ces conflits récurrents, ne jurent que par la paix. Une paix réelle et durable ne peut se construire qu’avec elles, pour elles et par elles », souligne le Consortium dans un communiqué officiel publié ce 19 juillet.
Tout en saluant ce qu’il qualifie de « pas de géant », le Consortium avertit que les précédents accords ont souvent été compromis par des engagements non tenus ou des relances du conflit. Il invite donc toutes les parties, tant nationales qu’étrangères, à respecter strictement et sans conditions les termes de cette déclaration.
Il appelle aussi à l’arrêt des discours incendiaires, des provocations et autres déclarations contradictoires susceptibles de faire échouer cette dynamique de paix fragile. L’organisation insiste : « dans toute quête sincère de la paix, il n’y a ni vainqueurs ni vaincus », précisant que « seule la République Démocratique du Congo doit en triompher ».
Le Consortium Pamoja kwa Amani affirme qu’il ne se contentera pas d’observer. Il annonce qu’il assurera un suivi permanent de la mise en œuvre de cette déclaration à travers son baromètre de veille et de surveillance citoyenne de la paix en RDC.
« Trente ans après le début des violences dans l’est du pays, le peuple congolais est fatigué. Il n’est plus disposé à accompagner des conflits égoïstes. La paix se mérite et doit s’imposer », avertit encore le Consortium.
L’un des messages phares du Consortium est clair : aucune paix durable n’est possible sans l’inclusion effective des communautés locales dans les processus de négociation, de mise en œuvre et de suivi. Il recommande ainsi une approche participative, garantissant l’appropriation collective des accords de paix.
Alors que les regards restent tournés vers la suite du processus, les voix de la société civile rappellent que la signature d’un document n’est qu’une étape. Le véritable défi reste la matérialisation de la paix sur le terrain, dans les villages, les collines, les quartiers, et dans le cœur des populations meurtries.