À Bukavu, la population de plusieurs quartiers périphériques fait face à une grave pénurie d’eau potable depuis ce vendredi matin.
En cause : l’arrêt forcé du captage de Mazigiro par des hommes armés non identifiés, mettant plus de 3.000 ménages dans une situation de vulnérabilité extrême.
Lors d’un point de presse tenu ce vendredi à Bukavu, Mudumbi Mweze, Directeur intérimaire de la REGIDESO Sud-Kivu, a alerté sur l’interruption de l’approvisionnement en eau potable dans les entités de Panzi, Mudusa, Kasihe, Essence, Cahi, Gyamba et Muhungu. 
« Nos agents en poste à Mazigiro nous ont contactés ce matin vers 9h. Ils ont été intimidés par des hommes armés qui les ont forcés à fermer les vannes principales. Dès lors, les réservoirs ont cessé de recevoir de l’eau, ce qui a interrompu toute distribution », a-t-il expliqué.
La REGIDESO indique être actuellement dans l’impossibilité d’envoyer une équipe technique sur place, en raison de la présence continue d’hommes armés autour du site.
« Nous ne pouvons pas intervenir dans ces conditions. Ce sont des zones insécurisées, et nos agents ne sont pas armés. Un rapport a été adressé aux autorités compétentes. Nous attendons une réaction rapide », a déclaré Mweze.
Cette coupure survient à un moment critique : la saison sèche fragilise l’accès à l’eau et favorise la propagation de maladies hydriques comme le choléra. Des cas sont déjà rapportés dans les trois communes de Bukavu.
« Le captage de Murundu ne suffira pas à alimenter toute la ville. Si rien n’est fait rapidement, nous risquons une catastrophe sanitaire », prévient le responsable de la REGIDESO.
Longtemps géré en dehors du contrôle de la REGIDESO, le captage de Mazigiro avait été confié récemment à l’entreprise publique par les autorités de la rébellion du M23, dans le but d’améliorer l’approvisionnement des zones périphériques de Bukavu.
La REGIDESO appelle à une intervention urgente des autorités pour sécuriser le site de Mazigiro, garantir la protection de ses agents et rétablir l’approvisionnement en eau. Pendant ce temps, des milliers de familles restent sans accès à une eau potable, exposées à de graves risques sanitaires.
