Alors que les pourparlers entre la République démocratique du Congo et le Rwanda se déroulent discrètement à Washington sous médiation américaine, une polémique éclate autour de la divulgation d’informations sensibles. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a vivement réagi ce mercredi sur X (ex-Twitter), accusant des parties impliquées de compromettre le processus en partageant des détails confidentiels avec la presse.
Une fuite qui irrite Kigali la colère du gouvernement rwandais fait suite à un article de l’agence Reuters publier mardi 10 juin, révélant des termes supposés d’un projet d’accord de paix. Selon le média, Kinshasa conditionne toute avancée au retrait préalable des troupes rwandaises du territoire congolais une exigence récurrente de la RDC, qui accuse Kigali de soutenir le groupe rebelle M23. Des sources anonymes évoquent également des discussions sur un mécanisme de vérification internationale et un calendrier de désengagement.
Dans son message, Nduhungirehe a fustigé ces divulgations : “J’espère que les parties qui divulguent malicieusement des propositions unilatérales comprennent qu’elles risquent de torpiller les pourparlers.” Un avertissement clair aux délégations, rappelant les règles non écrites de la diplomatie secrète, où la discrétion est cruciale pour éviter les surenchères politiques.
Ces négociations, facilitées par les États-Unis, interviennent dans un climat de tensions militaro diplomatiques persistantes :
Silence côté congolais et médiateurs à l’heure actuelle, ni la RDC ni les médiateurs américains n’ont réagi aux accusations rwandaises. Selon des observateurs, cette discrétion pourrait refléter une volonté de ne pas envenimer les discussions. Pourtant, les fuites suggèrent des divisions internes ou des manœuvres tactiques pour influencer l’opinion publique.
Quelles perspectives ? Les attentes restent vives pour une éventuelle avancée, mais les obstacles sont nombreux :
La question sécuritaire : Le retrait des troupes rwandaises (officiellement non reconnues par Kigali) reste un point de blocage.
La crédibilité des engagements : Les précédents accords (comme celui de Luanda en 2022) n’ont pas tenu leurs promesses.
Le rôle des médiateurs : Les États-Unis, engagés dans la région pour contrer l’influence russe (via le groupe Wagner), poussent à une résolution rapide.
Prochaines étapes : Les délégations devraient poursuivre leurs réunions à Washington cette semaine, sous haute confidentialité. Mais comme le montre cette polémique, chaque mot divulgué peut rallumer les crises de défiance entre les deux capitales.