Une récente étude menée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) entre avril et mai 2025 sur 109 centres de santé dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu révèle une situation sanitaire alarmante.
Les données recueillies mettent en lumière un risque élevé d’effondrement partiel du système de santé dans les zones les plus touchées, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour des millions de personnes.
Ce risque concerne tous les domaines : santé maternelle et infantile, prise en charge des malades et blessés, soins aux victimes de violences sexuelles, ainsi que la prévention des épidémies. 
Le rapport souligne que l’insécurité persistante dans ces régions marquée par les affrontements armés entrave le déplacement des malades, complique le transfert des blessés, provoque la fuite du personnel médical et freine l’acheminement des fournitures médicales.
Plusieurs centres de santé ont été pillés ou complètement détruits.
Environ 60 % des structures de santé interrogées ont ainsi subi des pillages depuis l’escalade des violences, selon les chiffres de l’étude.
Le CICR rappelle que, conformément au Droit international humanitaire (DIH), les parties au conflit sont légalement tenues de protéger les structures médicales et de garantir l’accès aux soins. Les hôpitaux et établissements de santé remplissant une mission exclusivement humanitaire ne doivent en aucun cas être attaqués, entravés ou pillés.
À ces défis sécuritaires s’ajoute une crise logistique majeure : l’inaccessibilité des aéroports de Goma et de Bukavu rend le transport des médicaments depuis Kinshasa à la fois complexe et coûteux.
La situation est tout aussi critique dans le Grand Nord-Kivu, où l’approvisionnement est fortement perturbé par l’insécurité.
Enfin, le CICR déplore une baisse significative du financement des organisations humanitaires, entraînant la réduction, voire l’arrêt de nombreuses interventions médicales, et aggravant ainsi la pénurie de médicaments essentiels dans la région.
Fiduciaire Chibikwa
