Mutamba sous mandat? Quand la Justice rattrape le ministre de la Justice

À la veille de la clôture de la session de mars, ce dimanche 15 juin, l’Assemblée nationale a donné son feu vert aux poursuites judiciaires contre le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba.

Le vote intervient après le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, qui accuse le ministre d’un détournement présumé de 19 millions de dollars.

Sur les 363 députés présents, le verdict a été sans appel :

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  • 322 ont voté pour les poursuites,

  • 29 contre,

  • et 12 se sont abstenus.

Cette décision fait suite au rapport présenté par la commission spéciale temporaire chargée d’examiner les éléments fournis par le procureur. Le ministre est accusé d’avoir détourné des fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Une affaire qui, ironie du sort, pourrait lui faire goûter à l’univers carcéral avant même que la première pierre ne soit posée.

Dans son réquisitoire, le procureur général Mvonde ne mâche pas ses mots. Il affirme que les explications livrées par le ministre Mutamba n’ont fait que renforcer les soupçons à son encontre :

« Les éléments apportés par le ministre n’infirment aucunement les faits qui lui sont reprochés. Au contraire, ils consolident l’intention manifeste de détourner des fonds publics. »

Cette autorisation de poursuite constitue une étape dans la procédure judiciaire. Elle vient s’ajouter à l’autorisation d’instruction déjà accordée, ouvrant ainsi la voie à un procès pénal.

Dans les coulisses du Palais du Peuple, certains députés, pince-sans-rire, murmurent déjà que le futur chantier de prison pourrait bien accueillir son propre promoteur. Mais pour l’instant, la présomption d’innocence reste de mise.

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