Bukavu, 12 juillet 2025 – Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a publié une déclaration cinglante suite à la publication du dernier rapport des experts de l’ONU sur la République Démocratique du Congo, confirmant l’implication directe du Rwanda dans l’offensive du M23.
Le rapport des Nations Unies, basé sur des photos, vidéos et témoignages authentifiés, établit sans équivoque que “les Forces de défense rwandaises (FDR) ont joué un rôle déterminant dans la conquête et l’occupation de nouveaux territoires”, notamment Goma et Bukavu. Le document confirme que le Rwanda “dirige et contrôle de facto les opérations du M23”.
“Depuis l’offensive éclair de janvier 2025, plus de onze millions de Congolais vivent entre la famine et la violence sous le joug des forces d’occupation”, dénonce le Dr Mukwege, pointant “un regain préoccupant de violations graves des droits humains”.
Le gynécologue congolais démonte l’argument sécuritaire avancé par Kigali : “Trente ans après le génocide, la prétendue menace des FDLR ne peut plus justifier l’agression rwandaise”. Il souligne que “l’objectif ultime de Kigali est de contrôler les Kivus et leurs ressources naturelles”, via des “administrations parallèles illégitimes”.
“Plus de six millions de Congolais sont morts depuis la fin du génocide rwandais”, rappelle le Nobel, évoquant les crimes documentés dans le rapport Mapping de l’ONU. “Les victimes congolaises ont soif que le monde reconnaisse leur souffrance”.
Il exige que la CPI “poursuive ses enquêtes pour les crimes commis après 2002” et encourage les États à utiliser la “compétence universelle” pour juger les responsables.
Le Dr Mukwege appelle à :
Des sanctions fortes contre les acteurs de la déstabilisation
L’application de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité (cessez-le-feu et retrait rwandais)
Le démantèlement des administrations illégales du M23
Un désarmement des combattants rwandais en RDC
La mise en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle
“Le temps est venu de mettre fin aux doubles standards en matière de justice”, conclut-il, appelant la communauté internationale à “appliquer les leçons apprises dans d’autres conflits pour mettre un terme à la tragédie congolaise”.