Contrairement à ce qui a été convenu dans l’accord de paix entre le Rwanda et le Congo signé vendredi, le Rwanda et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda sont occupés à construire un Etat parallèle dans l’est du Congo. L’objectif ultime est d’obtenir le contrôle total du commerce des matières premières dans cette zone, selon un nouveau rapport du groupe d’experts de l’ONU, rapporté par De Standaard mercredi.
Dans l’accord de paix, le Rwanda a promis de retirer ses troupes de l’est du Congo dans les trois mois, mais le rapport de l’ONU montre que le président rwandais Paul Kagame a d’autres plans pour cette vaste zone qu’il a conquise ces derniers mois avec les rebelles du M23.
« Des sources au sein de l’armée rwandaise et du gouvernement rwandais affirment que l’objectif ultime de Kigali est le contrôle du territoire et des ressources naturelles congolaises », indique le rapport du groupe d’experts, dirigé par la Belge Mélanie De Groof.
Les dirigeants du M23, qui reçoivent un soutien militaire important du Rwanda, ne sont également intéressés par la paix que sous une occupation permanente. Les dirigeants du M23 et le gouvernement rwandais ont clairement indiqué que le M23 ne quitterait pas les territoires occupés, quelle que soit l’issue des négociations.
Le rapport de l’ONU montre que le Rwanda et le M23 construisent de manière très agressive une structure gouvernementale parallèle dans l’est du Congo. Dans les capitales provinciales conquises de Goma et de Bukavu, non seulement des postes importants tels que gouverneur de province et maire sont tombés entre les mains de figures du M23. La police, les mines, les douanes et les administrations des migrations sont désormais également sous le contrôle du M23.
Au cours de l’année écoulée, le Rwanda et le M23 ont pris le contrôle de grandes mines près de Rubaya, où sont extraits, entre autres, du coltan et de l’étain. Après la prise de la ville de Bukavu en février, le Rwanda a contrôlé aussi des mines supplémentaires.
Le Soir