Environnement : Des scientifiques s’engagent face au conflit Homme-Faune en Afrique centrale

Le conflit entre les populations humaines et la faune sauvage en Afrique centrale constitue une problématique de plus en plus préoccupante. Il menace à la fois la sécurité alimentaire, le bien-être des communautés locales, et compromet sérieusement les efforts de conservation des espèces protégées.

Dans un contexte marqué par l’instabilité politique, l’insécurité et la pauvreté, des chercheurs en environnement ont décidé d’unir leurs efforts pour analyser ce phénomène et proposer des solutions durables.

Le vendredi 13 juin 2025, l’Université Officielle de Bukavu (UOB) a accueilli une conférence scientifique dédiée à cette thématique. Des experts venus de la République Démocratique du Congo, du Kenya et du Gabon ont échangé en présentiel et en ligne autour du thème :

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« Comprendre et agir : une synergie entre chercheurs et acteurs de terrain face au conflit Homme-Faune en Afrique centrale ».

Pour la RDC, plusieurs intervenants de renom ont pris la parole, notamment Gervais Muderhwa (Mkaaji Mpya Asbl), Joel Mubake (SDDN Nature), le Professeur Balezi Zihalirwa (UOB), et le Professeur Augustin Basabose (Primate Expertise). Ils ont mis en lumière les enjeux liés aux aires protégées et aux sites classés patrimoine mondial, en soulignant les tensions récurrentes entre les communautés riveraines et la faune sauvage.

Les exemples récents des territoires d’Uvira et de Fizi, au Sud-Kivu, illustrent bien cette réalité dramatique : des hippopotames sont régulièrement abattus par des civils, des militaires ou encore des braconniers, ce qui alimente le cycle de violence et fragilise davantage les écosystèmes.

Face aux dangers représentés par des espèces emblématiques comme l’hippopotame ou le gorille de plaine de l’Est — toutes deux protégées par la loi congolaise n°14/003 du 11 février 2014 — les chercheurs ont insisté sur la nécessité d’une réponse concertée.

Pour Dr Léa Larissa Moukagni, experte gabonaise en gestion des conflits Homme-Faune, « la coexistence pacifique entre l’homme et l’animal ne peut être envisagée sans un engagement fort de l’État, notamment à travers un véritable plan de développement rural ».

Cette conférence a rassemblé des étudiants de diverses facultés, des chercheurs et des professionnels de l’environnement, dans une volonté commune d’allier science et action sur le terrain, afin de construire des solutions adaptées aux réalités locales.

Fiduciaire Chibikwa

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