Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montrant Luc Malembe, acteur politique basé à Bunia, affirmant que l’aérodrome de Zale, situé en chefferie des War Palara dans le territoire de Mahagi, aurait été occupé par l’armée Ougandaise UPDF. Une déclaration qui a rapidement suscité la controverse, avant d’être formellement démentie par les responsables locaux de la société civile.
Lors d’une déclaration à la presse ce lundi 9 juin 2025, Innocent Wabekudu, coordonnateur de la société civile, force vive du territoire de Mahagi, a tenu à clarifier la situation. Selon lui, la gestion de l’aérodrome de Zale demeure sous l’administration de Caritas Développement Mahagi-Nioka, une organisation locale bien établie. Il a aussi insisté sur la présence active des services congolais de sécurité et la Direction générale des migrations DGM, qui y remplissent pleinement leurs fonctions.
« À Zale, les éléments de l’UPDF ont uniquement installé un poste de contrôle pour vérifier les entrées et sorties. Les mouvements de la population s’effectuent normalement jusqu’à 19h. Après 20h, le passage est fermé dans une zone considérée comme base militaire. Il faut être clair : ni les atterrissages ni les décollages d’avions ne relèvent de l’armée ougandaise. Elle n’est nullement impliquée dans la gestion de l’aérodrome », a précisé Innocent Wabekudu.
Il a par ailleurs expliqué que la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux résulterait d’un malentendu entre Luc Malembe et des éléments UPDF opérant dans le cadre de la mutualisation des forces, une coopération sécuritaire conjointe entre les FARDC et l’armée ougandaise pour combattre les groupes armés actifs en Ituri. Le responsable de la société civile a déploré un certain manque de courtoisie dans les échanges, tout en appelant au respect des procédures légales pour toute opération sur terrain.
Cette controverse a provoqué une vague de réactions, tant sur les réseaux sociaux que parmi les habitants de Mahagi, nombreux à exprimer leur inquiétude ou à demander des éclaircissements sur la présence de l’UPDF dans la région.
Depuis l’installation de ces forces dans certaines zones frontalières, les avis restent partagés au sein de la population locale, entre ceux qui y voient une coopération sécuritaire nécessaire et d’autres qui s’inquiètent d’une présence étrangère prolongée.
Eliezer PITHUA