La RDC condamne la collaboration entre la CIRGL et les rebelles du M23, dénonçant une “violation des principes africains”

L’ambassade de la République démocratique du Congo au Burundi a vivement dénoncé une réunion tenue le 2 juin entre le Mécanisme conjoint de vérification élargi MCVE de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs CIRGL et les rebelles du mouvement AFC/M23 à Goma, dans le Nord-Kivu. Dans une lettre adressée au Secrétaire exécutif de la CIRGL, Kinshasa qualifie cette initiative de “légitimation dangereuse” d’un groupe armé soutenu par le Rwanda.

 

Selon des sources proches de la rébellion, la délégation du MCVE, dirigée par Lucky Cholwe, a discuté avec les autorités autoproclamées du M23 des questions de “paix et sécurité” dans les territoires occupés par les rebelles. Le gouvernement congolais, qui considère le M23 comme une “organisation terroriste”, y voit une tentative de normaliser une entité illégale.

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“Cette collaboration viole les principes de l’Union africaine et sape les efforts de paix”, a déclaré Alphonse Ntumba Luaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba.

 

Dans une lettre datée du 3 juin, l’ambassade de la RDC à Bujumbura exige que la CIRGL clarifie sa position, rappelant que le M23 contrôle de vastes zones au Nord et Sud-Kivu avec l’appui militaire rwandais – une accusation confirmée par un récent rapport des Nations unies. La RDC reproche à la CIRGL de contourner l’autorité légitime de Kinshasa, fragilisant ainsi la souveraineté congolaise.

Cette polémique s’inscrit dans un climat d’escalade : la CIRGL, créée pour stabiliser la région, est régulièrement critiquée pour son manque de neutralité.

Des analystes craignent que cette crise n’entraîne un retrait de la RDC des instances régionales, comme lors de la suspension de sa participation à la CIRGL en 2022. Pour Mathias Ntumba, chercheur à l’ESSS (École supérieure de stratégie et sécurité), “la crédibilité de la CIRGL est en jeu : elle doit choisir entre dialoguer avec des acteurs non étatiques ou soutenir les gouvernements légitimes”.

La CIRGL n’a pas encore réagi officiellement.

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